#Ted à l’Ouest – Épisode 1
Le robot de désherbage Ted, déjà très actif dans le sud-ouest de la France, prend part à deux importants projets de Recherche et Développement, en partenariat avec des coopératives viticoles de Gironde et de Dordogne. L’objectif ? Donner l’occasion aux producteurs de tester en conditions réelles dans leur vignoble une alternative aux méthodes de désherbage actuelles, avant de pouvoir diffuser ces nouvelles pratiques auprès de leurs adhérents. Le tout en permettant à Ted de grandir, s’améliorer et se perfectionner, à mesure des retours d’expérience observés sur le terrain. Ce mois-ci, pleins phares sur le projet mis en place avec la coopérative Univitis.
Vision d’avenir
Univitis, l’un des plus importants regroupements de producteurs de Gironde avec 230 viticulteurs pour plus de 2000 hectares de vignes, poursuit un objectif clair : « Nous voulons que l’ensemble de nos exploitations perdurent dans le temps. Pour cela, nous avons choisi de nous inscrire dans une démarche agro-environnementale, en même temps que dans une logique d’innovation technologique », détaille Nicolas Helstroffer, Directeur général de la coopérative.
Univitis a ainsi développé 4 laboratoires d’innovation, dont Vitilab qui conduit des projets et expérimentations de terrain. Au Château Les Vergnes, vitrine de la structure et domaine certifié HVE3, actuellement en conversion bio, on travaille sans produits CMR depuis longtemps. L’efficacité du désherbage est donc un enjeu crucial. « Nous avons souhaité nous engager dès le départ avec Naïo, dans une approche de partenariat qui nous permet un accompagnement mutuel, souligne Nicolas Helstroffer. L’idée étant de participer aux évolutions du robot tout en expérimentant une solution susceptible de répondre à nos enjeux sur les plans agronomique, sociétal et économique ».
Protocole d’expérimentation
Ted a donc pris ses quartiers dans le courant de la saison 2018, au milieu des 150 hectares du domaine. La première année, il a été poussé dans ses retranchements, à l’épreuve de son nouvel environnement et de ses propres limites. Et c’est tout l’intérêt d’un projet de R&D, qui permet d’expérimenter les contraintes inhérentes à un terrain en dévers, à des typologies de sol différentes ou à des contingences informatiques imprévues. Il s’est agi de solutionner chaque difficulté pour adapter le robot aux besoins identifiés.
Depuis avril 2019, il est à pied d’œuvre sur deux parcelles, où ses allées-venues sont scrutées dans le cadre d’un protocole scientifique précis. « Les critères et les modalités de calcul mis en place avec Naïo prennent en compte la vitesse de travail du robot et la qualité du désherbage, en comparatif de rang de la même parcelle travaillés au tracteur. On détermine notamment la différence du temps d’exécution, le taux, la fréquence et l’intensité de la repousse des adventices… », indique Aurélie Garcia, responsable amont pour le groupe Univitis et cheffe de culture au Château Les Vergnes. En rapprochant les résultats obtenus par Ted à ceux d’un tracteur en conditions de travail homogènes (même type de sol, même cépage, même type d’outils, etc.) « Univitis pourra en tirer des conclusions claires et chiffrées, et mesurer ainsi le potentiel de la solution robotique ».
Essaimer et inspirer ailleurs
Si le Château participe à faire émerger une solution opérationnelle pour gérer le désherbage de ses propres vignes, le projet de R&D a aussi une vocation pédagogique, à destination de l’ensemble des adhérents d’Univitis. « Quand nous avons entrepris la
conversion en bio, nous avons mis en place un suivi des besoins liés à cette démarche. Machinisme, schémas de production, main d’œuvre, nous présentons régulièrement nos expérimentations aux viticulteurs de la coopérative, explique Nicolas Helstroffer. C’est par exemple le cas des couverts végétaux et du recours aux engrais verts, testés d’abord sur le domaine avant d’être adoptés par plus de 80% des adhérents, une fois faite la démonstration des retombées positives.
Tous les viticulteurs sont concernés par la transformation des pratiques de la profession et soumis aux mêmes évolutions réglementaires. « Si nous nous préparons au changement par une conduite biologique de l’exploitation et l’obtention d’HVE, tous n’en sont pas là. Or, notre rôle est aussi de préparer le futur de nos adhérents, en les aidant à rentabiliser leur exploitation au mieux. Nous devons donc évaluer si le dispositif testé est réplicable ailleurs, ajoute Aurélie Garcia. Pour l’heure, la très grande majorité des coopérateurs d’Univitis sont déjà certifiés HVE3, certains menant individuellement une conversion en bio.
Le mois prochain, retrouvez l’épisode 2 de cette mini-série #Ted à l’Ouest. À quelques dizaines de kilomètres de là, un vaste projet de R&D se déroule dans les vignes de la cave coopérative de Monbazillac, fleuron du Bergerac.
En savoir plus sur le robot enjambeur vignes Ted
Crédits photos : Château Les Vergnes