En choisissant de rassembler ses trois robots autonomes de désherbage sur la même plateforme de guidage, Naïo peut à présent enrichir l’expérience de navigation des uns avec celle des autres. Une évolution importante, qui permet d’avancer sur les trois projets en même temps, grâce aux retours d’expérience des différents utilisateurs.
Depuis le lancement de ses premiers robots, Naïo a régulièrement fait évoluer les logiciels équipant ses machines. Le premier-né de la fratrie, Oz, le robot de désherbage pour le maraîchage, a été conçu en 2013 avec un système de guidage permettant de détecter les cultures sur le rang grâce à des lasers et des caméras. Pour le développement de l’enjambeur pour salades Dino, les ingénieurs de Naïo on créé une plateforme de navigation différente, fonctionnant d’abord avec des caméras puis avec à un système de GPS de précision centimétrique. C’est sur cette même base qu’a ensuite été programmé Ted, l’enjambeur pour vignes.
« Fin 2019, nous avons décidé d’apporter des améliorations au robot Oz, notamment en passant au GPS-RTK pour être en capacité de mieux connaître sa position sur le rang. S’est alors posée la question de recréer pour lui un système de bout en bout, ou alors de rassembler les trois robots sur la base de code commune à Dino et Ted, qui a fait ses preuves et que l’ensemble de l’équipe maîtrise déjà », indique Clément Fraisier-Vannier, développeur en charge de cette « bascule ».
De grandes évolutions qui profitent également à Oz
Une fois le choix arrêté sur cette seconde option, les équipes se sont attelées au portage de la plateforme de navigation de Dino et de Ted vers Oz. « La base logicielle est désormais la même pour tous, avec un système de guidage unique auquel vient s’ajouter un travail de spécification en fonction des particularités physiques et des règles métier de chacun », explique Joan Andreu, Responsable R&D chez Naïo. Aujourd’hui, toute l’équipe peut donc
facilement travailler sur l’une ou l’autre des plateformes et chaque montée en compétences sur l’une permet aux ingénieurs d’être performants sur les autres.« Cela accélère considérablement le rythme des avancées puisque toute amélioration lors d’un travail générique sur la navigation d’un robot enrichit de fait les deux autres. De même lors de la correction d’un bug sur un Dino par exemple, qui va automatiquement bénéficier à Oz et Ted ».
Autre intérêt de la manœuvre, on peut imaginer que Naïo sera à l’avenir en capacité d’équiper n’importe quel robot avec ses solutions de navigation, moyennant quelques adaptations. « On ne sait pas sur quoi on travaillera demain et cela nous amène à réfléchir avec plus de hauteur de vue : on doit garder en tête la multitude des robots et le besoin de modularité, en réfléchissant à l’utilité et aux répercussions d’un développement pour chacun d’entre eux », résume Clément.
Un saut qualitatif pour les utilisateurs
Du côté des clients détenteurs d’un des trois modèles de robots commercialisés par Naïo, les perspectives sont plus qu’intéressantes. Pour Joan, cette nouvelle organisation va d’abord apporter plus de fiabilité. « On va avoir prochainement près de 200 robots qui tournent dans les champs, soit 200 cas d’usage différents. Mais à chaque fois qu’une erreur sera détectée, elle sera corrigée pour tout le monde. À chaque nouvelle évolution logicielle,
tout sera répercuté sur les trois robots. Cela représente une vraie valeur-ajoutée ».
Car outre les bugs et corrections, cela signifie aussi que chaque utilisateur bénéficie désormais du travail effectué pour un secteur, un marché, pour lequel telle avancée prioritaire a été réalisée. Tous les clients profitent ainsi de sauts qualitatifs plus rapidement, au-delà des seuls retours qu’ils pourraient faire sur leur propre besoin. « Cette harmonisation permet au final de tripler la quantité de remontées terrain. Et plus nous aurons de retours client et de demandes d’améliorations, plus nous serons en mesure de proposer rapidement un produit de qualité, robuste et fiable, répondant aux attentes des utilisateurs », se réjouit Clément.