La seconde version de Ted, le robot enjambeur viticole, est commercialisée depuis peu. Il a été développé pour être plus robuste, avec une meilleure motricité et une capacité de traction améliorée. Il peut aujourd’hui travailler dans tout type de vigne, du Médoc au Cognac.
Thibault Delcroix, responsable produit Ted chez Naïo Technologies, donne quelques clés sur les outils utilisables sur le robot, leurs constructeurs et leurs effets sur le rang ou l’inter rang.
L’expertise aux experts
L’expertise de Naïo Technologies se concentre sur l’aspect robotique. Il a donc été tout à fait naturel d’équiper le robot enjambeur avec des outils développés par les spécialistes du marché. D’autant que certains d’entre eux ont plus de 100 ans d’expertise sur le travail du sol ou de la vigne. Cette stratégie permet non seulement de faire évoluer Ted avec des outils éprouvés sur le marché viticole. Mais elle est aussi un avantage non négligeable pour les viticulteurs. Ils choisissent eux-mêmes l’outil et la marque désirés. Elle est parfois la même que sur des machines tractées détenues auparavant.
Pour être plus performant et gagner en débit de chantier, le robot est équipé d’un porte-outil capable de travailler en combiné avec deux outils différents : un à l’avant et l’autre à l’arrière.
Une vingtaine d’outils mécaniques à disposition
Naïo technologies a construit des partenariats avec une vingtaine de constructeurs sur les outils mécaniques tractés. Parmi ceux-ci, cinq grandes familles se dessinent :
– Les lames décavaillonneuses, avec des marques reconnues comme Boisselet. L’outil est utilisable en sortie d’hiver pour le travail sous le rang, avec une vitesse d’avancement de 2-3 km/h. Son rôle est de décompacter et restructurer le sol.
– Les disques crénelés. Ceux de Vitimeca avancent à plus de 5 km/h. Ils binent et brassent la terre pour un léger chassage. Ils sont préconisés pour un travail préliminaire avant lames interceps.
– Les lames interceps. Les lames Décalex-Binalex de Souslikof binent, émiettent le sol et coupent les racines d’adventices de façon horizontale sous le rang. En fonction du réglage de l’angle d’attaque et de l’inclinaison, le travail est plus ou moins profond, entre 5 et 10 cm.
– Les lames interceps en étoile. Les plus connues sont les doigts Kress de Kult. Elles font partie des partenaires historiques de la marque. Elles binent sous le rang à une vitesse supérieure à 5 km/h et chaussent légèrement la culture pour recouvrir les adventices de terre. Le travail est efficace sur sol meuble et beaucoup utilisé sur jeunes vignes. Tout comme les disques émotteurs, ils fonctionnent sans palpeur, ce qui est un grand avantage pour éviter de blesser le cep.
– Les disques émotteurs. Ceux de Clémens travaillent à haute vitesse, jusqu’à 6 km/h. Ils émiettent et déstructurent les mottes. Le sol est ameubli et les adventices sont détruites en coupant les racines.
Repenser le robot pour le rendre polyvalent
Les modifications effectuées sur Ted « Version 2 » ont été réfléchies pour le rendre plus polyvalent. L’enjeu est de pouvoir y atteler des outils plus lourds et motorisés.
Aujourd’hui, il fonctionne avec des outils mécaniques, mais Thibault Decroix annonce les premiers essais avec des outils électriques pour la saison prochaine. « Dès lors, les viticulteurs pourront travailler avec le robot de mars à novembre, car des opérations telles que la tonte, l’épamprage, et même le semis pourront être intégrés ».
Le responsable produit confirme également qu’il sera possible de combiner un outil mécanique avec un outil électrique sur le porte-outil. L’objectif affiché est clair : gagner en retour sur investissement en étant capable d’utiliser le robot sur une période plus importante avec des outils divers.