S’il existe bien une filière agricole où l’innovation a sa place, c’est bien la production de semences;! Depuis maintenant plusieurs années, agriculteurs multiplicateurs et sociétés semencières ont fait le choix d’utiliser Oz sur leurs parcelles. Aujourd’hui nous échangeons avec Jérôme Pain, adjoint d’exploitation chez Bejo pour qu’il nous parle de son expérience avec Oz.
Bejo et Oz;: une histoire qui date
Partenaire de longue date de Naïo Technologies, Bejo a pu réaliser de nombreux essais avec Oz dans différentes cultures et sur différents sites. A travers, cet article Jérôme Pain nous présente son travail au sein de la station de Pontigné (Maine et Loire) – mais nous nous intéresserons aussi lors d’un prochain article aux retours de l’équipe du site de Saint Martin Lalande Aude), elle aussi équipée d’un Oz;!
Bejo est une société semencière spécialisée dans les espèces potagères, avec une grande expérience en sélection et production de variétés destinées à l’agriculture biologique et conventionnelle. L’entreprise d’origine néerlandaise est bien implantée en France, à travers plusieurs stations de multiplications et de multiplication.
Jérôme Pain est adjoint d’exploitation sur le site de Pontigné. L’équipe composée de treize permanents peut monter jusqu’à une trentaine de salariés en saison. Il est en charge de la gestion des différentes cultures et du personnel. Il faut savoir que sur les 9 ha de tunnel et 120 ;ha de cultures en plein champs une part significative de l’exploitation est certifiée AB (respectivement 2 ha sous abris et 40 ha en plein champs).
A Pontigné il n’est pas question de sélection des variétés mais de multiplication;: il s’agit de l’étape nécessaire permettant d’augmenter la quantité de graines des variétés sélectionnées afin de pouvoir fournir les maraîchers en suffisance. La tâche n’est pas uniquement dédiée aux sites Bejo, puisque plusieurs agriculteurs partenaires réalisent eux aussi la multiplication de semences sous contrat pour l’entreprise. Ils sont alors accompagnés par les techniciens de l’entreprise semencière. ;
«;Il faut trouver des solutions alternatives;: main d’œuvre ou robot;»
Jérôme a rejoint l’entreprise en 2014. Les premiers contacts entre Bejo datent de 2014.;Suite à ces premiers essais, l’idée est d’utiliser Oz en plein champ, sur betteraves et oignons AB. Mais la machine est au final de plus en plus utilisée sous abris sur des cultures conduites en conventionnel car il faut pallier à des carences sur les herbicides autorisés. D’après Jérôme, «;il faut trouver des solutions alternatives;: main d’œuvre ou robot;». En effet si le binage peut être assuré par quelques passages de bineuse, ce n’est jamais suffisant et il y a toujours du temps de travail manuel à assurer sur le rang.
L’utilisation importante du robot a commencé il y a deux ans sur les oignons bio de plein champ, ainsi que sur les betteraves. Les écartements larges de 75 cm étaient déjà adaptés à la machine, il aura suffi de bien niveler les tournières. Le travail sur betteraves était plus délicat, car cette culture au port moins droit met plus de temps à être visible par les capteurs du robot. Jérôme nous explique qu’il va alors utiliser le robot en, télécommande à la main afin de le guider, sur ces
cultures semées lors des premiers passages. Cela correspond pour lui aux situations où «;même visuellement sur un tracteur Il serait difficile de voir les rangs de semis ou de transplantationà voir les lignes, à pied avec le robot c’est plus simple;». De futures évolutions techniques permettant de passer plus tôt répondraient alors à un vrai besoin de production. Le travail effectué en lien avec Axel Banon, référent technique chez Naïo, a permis d’intégrer de nouvelles versions du robot. D’après Jérôme cela a apporté des gains sur le guidage, notamment sur les parcelles de betteraves où les pieds manquants sont fréquents.
Des aménagements et un protocole efficaces
En tunnels où la diversité des cultures est importante «;choux,fenouil, poireau, carotte, persil et d’autres;» la bineuse ne passait pas;: il fallait travailler à l’aide de sarclette ou de houe maraîchère. Le gain à espérer d’Oz était donc très important, mais les aménagements également plus complexes. En effet la particularité de la production de semences est l’obligation de respecter des protocoles stricts;comme la répartition précise entre plantes mâles et femelles. La place est également précieuse sous abris;! Sous ces fameux tunnels Jérôme a fait le choix de passer d’inter-rangs de 50 cm (trop serrés pour Oz) à des doubles rangs écartés de 30 cm et laissant des allées de 80 pour le robot. L’équipe de Bejo est ainsi parvenue à augmenter largement la surfacée binée. Le travail à la houe et à la main est maintenant concentré sur le double rang, tandis qu’Oz peut gérer les inter-rangs et les allées;. Cette adaptation a été possible sur des cultures comme la carotte, le cèleri ou le fenouil. Par exemple sur ce dernier Jérôme nous donne le «;truc;» de l’utilisation de la herse étrille en plein sur le rang avec les rallonges de bras, qui passe bien à condition d’attendre que le plan soit enraciné et de ne pas être trop agressif. D’après lui ce travail sur le rang lui permet de diminuer largement la levée d’adventices, sur une plante pourtant réputée fragile.
L’impact d’Oz sur la réduction du temps de travail est important. Du temps est toujours consacré au désherbage, mais plutôt sous forme d’un binôme;: une personne gère le robot et complète le travail sur le rang pendant que le robot travaille dans le tunnel. L’exigence en maitrise de l’enherbement est grande, car le semencier craint une trop forte présence de mauvaises herbes qui gênerait la pollinisation des plantes, voir même le travail des équipes qui doivent passer très souvent dans les parcelles ou les tunnels lors des récoltes.
L’organisation du travail est un point important de l’intégration d’un nouvel outil;: le robot est également partagé avec un autre site du Maine-et-Loire, à L’Auxere. Il faut bien planifier l’utilisation de la machine pour les deux trois semaines où elle sera présente avant d’aller travailler chez les collègues. La planification dépend donc du calendrier de production, mais aussi des fréquences d’irrigation qui sont à alterner avec les binages.
Cette organisation a été facilité par la volonté de former une équipe;: Jérôme n’est pas le seul utilisateur, deux de ses collègues savent faire fonctionner la machine sur le site. Et ils n’hésitent pas à contacter Axel s’ils ont une question.
Notre interlocuteur conclut l’entretien par son bilan sur l’utilisation d’Oz «;quand on arrive à suivre le protocole avec le robot on a très peu à revenir;». Pour lui on arrive à une optimisation de l’utilisation de Oz ;sur à Pontigné grâce à tous les essais et les aménagements nécessaires.
Pour en savoir plus sur le robot Oz : https://www.naio-technologies.com/oz/