Pour s’adapter aux conditions de travail des exploitations légumières, Dino ne prend pas de vacances ! Certains robots sont testés en France en saison. Un autre a été envoyé en Espagne récemment pour continuer les essais dans ce pays où le climat automnal reste très clément. Retour sur les raisons qui ont décidé Naïo Technologies à partir à l’aventure en région de Murcie, au Sud-Est de l’Espagne.
Une saison d’essai allongée pour amortir Dino
Alors que la France s’enfonce doucement dans les couleurs automnales, il est encore un pays en Europe où le soleil brille ! Selon Julien Laffont, en charge du développement international chez Naïo technologies, « l’Espagne compte à son actif des milliers d’hectares de cultures légumières, plus particulièrement en région de Murcie ». Les salades côtoient les betteraves et les céleris, souvent destinés à être consommés en France, Allemagne ou Angleterre. Et pour cause : « la situation du pays et son climat permettent aux exploitants de profiter d’une deuxième production calée sur l’arrière-saison, ce qui n’est pas possible en France ». La décision d’envoyer un robot Dino n’a pas été difficile à prendre pour les équipes. « Il s’agissait d’amortir Dino sur une plus longue période et de profiter d’une saison de test supplémentaire avec la possibilité de récolter des avis clients à chaud ! ».
Un environnement de test idéal
Dès lors, un contact a été pris avec le groupe G’s Espana. L’entreprise agricole est spécialisée dans la culture et la distribution de fruits et légumes. Elle est située dans cette même région de Murcie. « D’origine anglaise, la société est plus habituée aux pratiques liées à la robotique que les entreprises locales, qui misent sur la main d’œuvre ». Un partenariat s’est mis en place avec l’envoi d’un Dino et d’un employé de Naïo Technologies dès le mois d’août dernier. C’est Maxence Guillaumont qui a la charge de tester le robot. « Dino travaille sur betteraves et céleris pour l’instant. La qualité du désherbage est très bonne !». Avec des passages précoces et un soleil très asséchant, il est ainsi « capable de remuer suffisamment la terre pour arracher les adventices du rang et de l’interrang ».
Les tests prennent la majorité du temps de Maxence. « Je réserve 2-3 jours par semaine à faire évoluer Dino dans les parcelles puis un jour à l’atelier pour faire des modifications d’outils, des soudures ou des découpes ».
Un marché prometteur, des exploitations curieuses
Maxence réserve les 2 derniers jours de la semaine à organiser des démonstrations avec des acteurs locaux. Le technicien est enthousiasme. « L’utilisation du robot présente beaucoup d’avantages et les exploitations sont curieuses ».
Généralement pour désherber dans les cultures légumières en Espagne, on mise sur un tracteur avec un outil à dents. Deux personnes sont ainsi nécessaires : le conducteur et quelqu’un pour soulever les gouttes à gouttes disposés sur les planches de légumes. C’est d’ailleurs l’un des enjeux pour la robotique dans ce pays. « Avec Dino, une seule personne est nécessaire : elle gère le robot et ses passages, notamment en bout de rang pour soulever les gouttes à gouttes lors des demi-tours. »
« Dino est aussi plus léger et plus doux ». Le tassement est ainsi diminué et les arrachages de systèmes d’irrigation deviennent plus rares qu’en cas d’utilisation d’outils tractés. Le désherbage mécanique de Dino remplit également toutes les conditions pour répondre aux enjeux environnementaux liés à la pollution des eaux en Murcie.
Pour Julien Laffont, le « marché évolue doucement, mais la présence de Dino en Espagne est d’ores et déjà une opportunité pour les équipes de recherche. La découverte du marché local est maintenant également à notre portée !»