Avec plus de 4100 exploitations réparties sur l’ensemble de la région, les productions légumières « dessinent » le territoire et font partie du paysage agricole breton : 50% d’entre elles produisent des légumes de plein champ pour le marché du frais, 35% des légumes de plein champ destinés à la transformation (légumes d’industrie). A ces exploitations s’ajoutent les serristes et les maraîchers (petites surfaces, très diversifiés et en circuits plutôt courts).
Les légumes frais de plein champ couvrent plus de 30 000 hectares avec une gamme très diversifiée de plus de 25 espèces légumières. Les choux-fleurs (14 300 ha), les artichauts (5 400 ha) et les échalotes (1 700 ha) constituent le top 3 en surfaces.
Forte de sa position de première région productrice de légumes, la Bretagne n’est pas en reste sur la recherche de solutions aux problématiques de sarclage et de pénibilité du travail.
Les cultures de légumes de plein champ sont des cultures sarclées à plusieurs reprises. En effet, en chou-fleur ou en artichaut ce n’est pas moins de 4 à 6 passages de bineuses sur et entre rangs en moyenne. Quand on parle robotique agricole, on pense d’abord binage. Autant dire qu’en légumes elle a toute sa place. A l’heure actuelle, les solutions existantes, dont le robot Oz, ne conviennent pas à nos surfaces moyennes de 30 ha de légumes. Tous les prototypes en cours d’expérimentation sont souvent spécialisés sur une culture (comme la salade, donc avec un écartement donné). Cela ne correspond pas à nos itinéraires culturaux. Les besoins exprimés par les producteurs ciblent principalement les cultures semées comme la carotte ou le binage d’allées paillées (échalote, courges).
La robotique pour soulager la pénibilité
Mais les producteurs attendent plus de la robotique que l’amélioration de l’efficacité des binages. Ainsi, le manque de main d’œuvre est une problématique qui concerne toutes les productions agricoles. Et elle est accentuée chez les légumiers, notamment au moment des plantations et des récoltes (toutes manuelles). Cette pénurie de main d’œuvre est étroitement liée à la pénibilité des opérations culturales. La robotique est aussi attendue sur l’assistance aux opérateurs. Pour exemple, les producteurs ayant vu Dino, au salon Tech & Bio à Kerguéhennec en Bretagne en 2016, ont d’abord été impressionnés par son autonomie et son silence. Sa capacité de binage apparaît en seconde intention
La géolocalisation, les interfaces de guidage par caméra, les bineuses plus précises sur le rang ne cessent d’évoluer. Peu à peu, ils se font une place dans les exploitations légumières bretonnes. Les robots autonomes amèneraient des nouvelles solutions sur ces opérations de binage. Ils pourraient apporter beaucoup dans la réduction de la pénibilité des travaux.
Solenn PÉRENNEC
Chambres d’Agriculture de Bretagne
Sources :
ABC Agriculture et Agroalimentaire de Bretagne en clair – Edition 2017 – Chambres d’Agriculture de Bretagne www.cerafel.com