L’émergence de la robotique agricole va révolutionner les pratiques de nos exploitants : c’est un fait acquis pour beaucoup mais la robotisation va-t-elle nous conduire vers une nourriture toujours plus industrielle ? Où la robotisation est elle une opportunité de remettre l’homme et la nature au cœur de nos préoccupations ?
Avec Naïo Technologies, c’est assurément vers la seconde solution que nous nous engageons…
En permettant d’automatiser certaines opérations agricoles comme le désherbage mécanique et la pulvérisation, Naïo Technologies va permettre aux agriculteurs de ne plus perdre de temps sur ces opérations, et par la même permettre aux agriculteurs de les renouveler autant que nécessaire.
Illustration à gauche : Premier prototype de pulvérisateur écologique : pulvérisation Ultra-Bas Volume de chez MANKAR (www.mantis-ulv.eu).
La buse brevetée de MANKAR permets la pulvérisation de microgouttelettes (150µm) ce qui est idéal à la fois en conventionnel pour réduire les doses de pesticides et en agriculture biodynamique pour certaines préparations (la 500 par exemple : bouse de corne)
Avec Oz, pulvériser n’est plus un problème de temps et il devient possible de repasser toutes les semaines de manière automatique. Cela nous permets enfin à nous ingénieurs agricoles de conseiller l’utilisation des produits et bonnes pratiques agricoles issues de l’agriculture biologique et biodynamique : les préparations, les tisanes et décoctions.
En Bref, la révolution Robotique va entrainer une révolution agricole biologique, explications :
La destruction massive de la vie de nos sols engendre aujourd’hui une grande fragilité des cultures, non seulement vis-à-vis des pathogènes mais aussi par la disparition des micro-organismes bénéfiques qui transforment la matière organique et la rendent disponible pour nos végétaux.
Pour reconstituer la vie des sols, lutter contre le développement des pathogènes et pour améliorer l’assimilation des plantes, il existe une technique extraordinaire : le Thé de compost.
Principe :
Le thé de compost est une culture aérobie ( i.e. : en présence d’oxygène) permettant de démultiplier les micro-organismes du sol avant d’en enrichir le sol ou d’en pulvériser les plantes. Les objectifs du thé sont simples : reconstituer la vie microbienne des sols, améliorer les capacités d’absorption des plantes, concurrencer les organismes pathogènes en réintroduisant régulièrement des concurrents bénéfiques.
Illustration de droite : la pulvérisation de thé de composte sur de jeunes plants assure une protection phytosanitaire naturelle, un apport d’engrais biologique et l’ensemencement des racines en organismes bénéfiques.
Il est idéalement pratiquer juste après un arrosage, de manière à ce que les micro-organismes du thé puissent migrer facilement aux différents étages de la plantes.
Technique :
La réalisation d’un thé de compost est simple, il suffit d’un récipient d’un volume double de celui préparé, une pompe à air et son diffuseur, une poche de filtre 400 µm ou à défaut un bas nylon…
Illustration ci-dessus : brasseur professionnel de thé de compost : pour un gros volume, le brassage est réalisé à l’aide d’une pompe a eau et l’oxygénation à l’aire d’une pompe a air puissante.
Le compost va servir à ensemencer le thé : il est placé dans la poche 400µm et celle-ci est placée dans le courant de bulle généré par le diffuseur : les microorganismes du compost vont migrer dans l’eau : nous allons ensuite ajouter à celui-ci différentes nourritures et supports pour permettre leur démultiplication :
- L’hydrolat de poissons apporte de nombreux nutriments essentiels, calcium et magnésium.
- Les algues en général et la spiruline en particulier apportent des protéines qui servent de support au développement des champignons.
- Une source de carbone comme de la mélasse, du miel ou du sucre apporte l’énergie nécessaire au développement des bactéries et levures.
La culture est brassée durant 24h à 48h selon l’objectif du thé, celui-ci doit ensuite être utilisé immédiatement pour éviter que le manque d’oxygène ou de nourriture ne dégrade les colonies.
Le thé peut être utilisé pur ou dilué selon sa concentration, il est pulvérisé sur le sol à raison d’environ 100 litres/hectares et jusqu’à une fois par semaine, le thé de compost permet de revitaliser les sols et de désintoxiquer les sols pollués.
Pulvérisé sur les cultures, le thé permet de protéger les plantes des pathogènes : les organismes utiles vont consommer toutes les traces de nourritures en surface des plantes et occuper les niches écologiques ou les pathogènes pourrait prospérer
Illustration de gauche : préparation de thé chez un petit producteur biologique : fabrication artisanale à partir de seaux et d’une pompe à air d’aquarium.
Le coût de fabrication du thé est faible, la simplicité de fabrication et d’utilisation en font un concurrent sérieux et redouté par l’industrie chimique qui mise sur la peur des « microbes » pour limiter son développement.
Cette technique, très connue outre-Atlantique et en Australie ou les agriculteurs sont déjà en phase de reconstruction des sols, reste à diffuser dans les usages agricoles en France ou le « tout chimique » a autant pollué les sols que les mentalités.
Illustration de Gauche : Brasseur professionnel de thé de 1000 litres : il est courant de rencontrer des installations de production de thé de plusieurs milliers de litres en Australie.
Le passage de l’eau sur la poche de compost est forcé par une pompe à eau et le brassage du cubitainer est réalisé par un compresseur.
Pierre-Yves Brachelet – ingénieur agricole AGROBOTYS, partenaire de Naïo Technologies pour l’océan Indien.