Nous vous en avions parlé il y a quelques mois, Dino a traversé l’Atlantique pour rejoindre les contrées californiennes à la conquête des champs de salades. Avec une réglementation qui se durcit tant en matière environnementale que sociale, l’arrivée des robots dans les ranches de l’ouest des Etats-Unis représente une réelle opportunité pour les producteurs de salades de l’Etat.
La Californie : une réglementation qui se durcit
La Californie avait jusqu’alors une législation relativement permissive en matière de droit social, avec des semaines de 6 jours de travail sans heure supplémentaire. La réglementation en matière de main d’œuvre vise à se durcir, pour proposer un environnement de travail plus proche de ce que nous connaissons en France (environ 40 h hebdomadaire sur 5 jours). Cette baisse de la disponibilité de la main d’œuvre se traduit donc par un hausse des coûts pour les producteurs, particulièrement en agriculture biologique qui requiert un besoin en désherbage manuel et mécanique significatif.
Parallèlement à cela, la réglementation californienne en matière d’utilisation d’herbicides chimiques est l’une des plus strictes des Etats-Unis – l’Université de Californie a par exemple banit complètement l’usage de Glyphosate dans ses 10 campus depuis le 1er juin 2019, en application du principe de précaution.
Dans ce contexte, le besoin d’automatisation du désherbage se fait clairement sentir, et l’arrivée du robot enjambeur Dino représente ainsi une solution attendue par les producteurs de salades.
Les champs des producteurs comme terrain d’expérimentations
Simon Belin, référent technique de Naïo en Californie, nous raconte : « Les producteurs de salades californiens ont été très accueillants à l’arrivée de Dino. Nous avons ainsi pu présenter le robot de désherbage dans différentes exploitations, comme par exemple Betteravia Farms que nous avions en contact depuis plusieurs années, Top Flavor Farms, que nous avions rencontrés sur un salon, et Church Brothers / P&C Farms, qui nous a connu via le bouche-à-oreille ». Ces exploitations représentent plusieurs milliers d’hectares de salades à désherber.
« En quatre mois, nous avons déjà présenté Dino a une centaine de personnes en Californie, en démo ou sur salon », raconte Simon Belin, « comme pendant la journée de désherbage automatisé organisée sur le campus de l’Université de Californie à Salinas. Le robot a reçu de nombreux retours très positifs, et les agriculteurs se projettent facilement en voyant la machine. »
Lors des démonstrations, les « farmers » apprécient le côté autonome de la machine, et la qualité du désherbage et du travail du sol, comme dernièrement chez Bonipak où Dino a pu effectuer 3 ha de désherbage mécanique de manière entièrement autonome. « Mais ils se projettent également sur beaucoup d’autres applications à imaginer dans le futur, comme l’enregistrement et la gestion de data par exemple ».
Avec une trentaine d’exploitations de salades de plusieurs milliers d’hectares chacune, le Californie représente un potentiel de plusieurs centaines de machines par an. « Et pourquoi pas un jour imaginer des flottes de robots Dino dans les champs de salades californiens », projette déjà Simon. Qui sait ?