Bonjour Lucien, peux-tu nous présenter ton exploitation ?
Il s’agit d’une exploitation de multiplication de semences potagères sous abris froid.
Nous sommes aujourd’hui deux personnes employées à temps plein sur 9 000 m² de serres et 2 000 à 3 000 m² de plein champs.
Un quart de la production est en bio (presque toute la partie en plein champs), et l’autre partie en conventionnelle.
Nous avons récemment acheté le robot Oz pour deux raisons majeures : pouvoir biner quand les cultures sont montées à graines, et m’assister dans des tâches manuelles.
Le problématique est donc de passer en dessous des cultures ?
Oui, en effet : lorsqu’elles montent pour grainer, nous n’avons pas la possibilité de passer dessus, donc le robot est une solution pour passer dessous.
Aujourd’hui, on utilise du paillage intégral et en planche. Mais nous avons sous abris des problématiques de mulots, et la contrainte de plastiquer et planter à la main sur le plastique.
Avec le robot nous pourrions passer sur des plantations directement en terre.
Ensuite le deuxième avantage du robot est de réduire la pénibilité du travail qui est souvent manuel en culture potagère : enlever les pourritures, effeuiller et enlever les feuilles mortes, scarifier les choux 2 à 5 fois pendant l’hiver pour les faire monter à graines…
Ce sont des tâches que tu réalises comment d’habitude ?
Et bien à genoux ou accroupi ! Là, l’idée est d’utiliser le robot comme un petit tracteur, avec le robot se guidant sur les cultures ou le long des paillages plastiques, tout en tractant une remorque avec un banc matelassé (cf. photo), où l’on est allongé afin de travailler sur les cultures. De plus, ce chariot me permet de récupérer les feuilles mortes, de les stocker pendant le travail, et de les emmener en bout de rang.
Donc tu as construit toi-même ton propre outil attelé derrière le robot ?
Le robot sert de tracteur, et j’ai auto-construit une plateforme de travail qui serait tractée par le robot de façon autonome et me permettrait d’effectuer des tâches manuelles lentes. Je me suis inspiré d’un système De Jong (plateforme automotrice solaire) qui est utilisé dans les Landes sur carottes… en l’adaptant à notre problématique. Je suis couché et je me fais tracter à une vitesse très lente (plusieurs secondes par plants) : je passe de 100 à 120 m à l’heure sur mes rangs.
D’autres points que tu voudrais préciser ?
Il s’agit d’une auto-construction avec un premier prototype simple, mais ça valait le coup pour optimiser mes tâches et diminuer ma pénibilité !