Le distributeur de matériel agricole Thierart Agri, implanté en Champagne-Ardenne, et plus largement dans le Grand Est, est le premier à s’être lancé dans la commercialisation du robot Dino . Le premier exemplaire est arrivé en septembre, et déjà, les agriculteurs manifestent leur intérêt.
Frédéric Leclercq, responsable activités robotiques chez Thierart Agri, explique les raisons de son partenariat avec Naïo Technologies. Interview.
Vous êtes le premier fournisseur de matériel agricole à vous être lancé dans la distribution de Dino. Quelles sont les motivations qui vous ont incité à commercialiser Dino ?
Chez Thierart Agri, nous croyons beaucoup au développement de la robotique agricole étant donné le contexte politique. L’utilisation des produits phytosanitaires est fortement remise en cause et les agriculteurs doivent s’y préparer. La robotique est la meilleure des réponses. Les robots Naïo répondent aux besoins des maraîchers pour se passer du désherbage chimique et privilégier le binage mécanique.
Avant de commercialiser les robots Naïo, j’ai fait une étude de marché, et j’ai constaté que la demande des maraîchers était forte. D’ailleurs, depuis le mois de juin, nous avons déjà vendu deux robots Oz.
Vous avez également décidé d’acquérir un exemplaire de Dino, le « grand frère » de Oz, dans le but de le commercialiser…
Tout à fait. Oz répond à la demande des « petits » maraîchers, tandis que Dino s’adresse aux exploitations plus grandes, et il y a là une vraie demande. J’ai reçu le robot Dino début septembre. Je suis allé le tester sur une exploitation, accompagné d’un membre de l’équipe Naïo. J’ai filmé le test, je l’ai mis sur la page Faceboook de notre entreprise ; le lendemain, il y avait déjà plus de 1000 vues ! J’avais déjà des agriculteurs qui me demandaient où avait eu lieu le test et s’ils pouvaient être conviés au prochain. Il y a un réel engouement pour Dino et pour la robotique en général.
Mais le robot Dino ne s’adresse pour le moment qu’aux producteurs de salades. Ne pensez-vous pas qu’il s’agit d’un marché très limité ?
Absolument pas ! Naïo travaille déjà à faire évoluer les compétences du robot Dino. Les producteurs de betteraves nous disent régulièrement qu’ils sont intéressés. Et nous sommes convaincus qu’à terme, il y aura des adaptations de Dino pour d’autres types de cultures.
Ce qu’il faut savoir, c’est que distribuer des robots Naïo, c’est créer un véritable partenariat avec l’équipe de Naïo, mais également avec les maraichers qui acquièrent un robot. Ces derniers nous font des retours sur leurs besoins, en fonction de leur expérience et nous en faisons part à Naïo qui peut alors améliorer le produit et les programmes. En poursuivant sur cette voie, les progrès vont venir et le marché va s’agrandir.
La robotique n’est-elle pas difficile d’accès pour les agriculteurs ? Utiliser un robot n’est pas inné !
Vous avez raison, mais c’est bien pour ça que nous accompagnons les agriculteurs. Il ne s’agit pas seulement de leur fournir une machine, il s’agit également de leur proposer un service. Ainsi, pour Oz, nous formons les maraîchers sur 3 demies journées. Pour Dino, ce sera 8 demies journées. Nous ne les laissons pas seuls !
Pour finir, à votre avis, quelle sera notre agriculture dans 15 ans ?
Je pense que la robotique va révolutionner les pratiques agricoles : moins de produits phytos, moins de pénibilité. Et toutes les générations d’agriculteurs y voient un intérêt. Les jeunes générations aiment les côtés techniques et ultra-moderne des robots. Les générations plus anciennes se souviennent de la pénibilité des tâches comme le binage manuel, et ce sont les premiers à encourager leurs enfants agriculteurs à se tourner vers les robots !
Retrouvez nos robots Dino et Oz!