Valsoleil, coopérative agricole implantée dans la Drôme à Montelier, et la Chambre d’Agriculture de la Drôme, ont organisé en avril dernier une journée technique autour du désherbage mécanique de l’ail.
Une journée qui a dépassé les frontières de la Drôme puisque des agriculteurs du Tarn, du Centre de la France ou encore du Nord avaient fait le déplacement. Preuve, s’il en est, que la filière ail cherche des alternatives avec un désherbage mécanique de pointe.
Valsoleil, distributeur des robots Naïo
Forte d’une quarantaine de conseillers terrains et de 3000 adhérents sur la Drôme, Valsoleil est une coopérative d’approvisionnement amont de l’élevage, des fruits et légumes, des grandes cultures, et de collecte pour les filière céréalières et fruitières (abricots, noix et tomates).
Valsoleil est devenu le partenaire distributeur de Naïo en août 2018 pour la région drômoise. « En tant que coopérative, nous souhaitons que nos producteurs vivent bien : avec la diminution des herbicides, nous sommes devenus distributeurs de Naïo pour proposer des alternatives de désherbage et pérenniser l’activité agricole de notre coopérative dans la Drôme », précise Simon Cornut, référent technique chez Valsoleil.
Depuis un an, Valsoleil a d’ores et déjà organisé deux démos publiques du robot Dino : une sur thym en septembre 2018 (nous en avions parlé ici), et l’autre ce printemps sur ail en coopération avec la Chambre d’Agriculture de la Drôme.
L’ail : une filière en quête de solutions de désherbage mécanique
La filière ail est particulièrement bien implantée et structurée autour de Montélimar et du sud de Valence. La Drôme représente ainsi le premier producteur français en ail semences, le troisième en ail consommation, et premier en bio consommation et semences. Ce positionnement est notamment dû à des sols sableux qui se prêtent particulièrement bien au travail du sol.
« La problématique du désherbage de l’ail devient particulièrement cruciale : des produits ont récemment été interdits (l’Emblem Flo par exemple) et au niveau des désherbants de rattrapage au printemps il n’y a plus rien. Le désherbage mécanique est donc de plus en plus intéressant pour cette culture à forte valeur ajoutée », indique Simon Cornut.
Le 17 avril dernier, la démonstration de Dino sur ail représentait une grande première. « Nous avons testé la nouvelle version logicielle pour le guidage caméra sur oignon la semaine précédente et cela a été un grand succès », commente Simon Cornut. De plus Dino présentait à cette occasion ses nouveaux éléments Kult qui ont prouvé leur très bonne qualité de travail et confirmé l’intérêt des agriculteurs pour l’outil.
Plus de 100 personnes ont répondu présent à la journée technique, dont une cinquantaine d’agriculteurs. Et cet intérêt a dépassé les frontières de la Drôme : l’Ail rose du Tarn, agriculteurs du centre de la France et du Nord étaient venus découvrir les alternatives aux herbicides :
- Deux bineuses Monosem différentes attelées derrière tracteurs avec socs et doigts Kress
- Deux herses étrilles de chez Carré et Treffler
- Le Robot Dino avec socs et doigts Kress
« Les participants ont été bluffés par la précision du guidage et l’ajustement apporté par la caméra », commente le référent technique de Valsoleil. « Même sur une parcelle avec un léger dévers l’utilité du travail du sol du robot a été prouvée. Beaucoup de producteurs d’ail semence ou de consommation pensent que la robotique est une voie d’avenir dans le système de désherbage. En tant que distributeur, on ne s’est pas trompés ! On emprunte la bonne voie, c’est instructif pour tout le monde. »
Vidéo de l’agriculteur bio et youtubeur Gaël Blard à l’occasion de la journée démo organisée par la Chambre d’Agriculture de la Drôme
Dino : des perspectives de polyvalence prouvées
« Dino travaille depuis plusieurs années sur certains légumes (notamment la salade) ; avec le travail sur ail, nous élargissons ainsi la polyvalence de la machine sur de nouvelles cultures, en réponse aux attentes de différentes filières », conclut Paul Pampuri, commercial Sud-Est chez Naïo Technologies.
Valsoleil travaille quant à elle à la cartographie d’une parcelle en tomates d’industrie chez un producteur bio, et cherche à développer des tests autour de Romans sur tomates, salades, panais… courant de l’année 2019.
On vous tient au courant !
Crédits photos : issues de la vidéo de Gaël Blard, agriculteur bio