Fabien Millet est responsable technico-commercial pour la filière pépinière viticole chez Agrisem distribution. Il conseille les pépiniéristes viticoles sur les meilleures techniques culturales à adopter en fonction des attentes et besoins de chacun, notamment en ce qui concerne le désherbage en pépinière viticole : alors paillage, terre nue ou robot de désherbage mécanique ?
Parmi les deux techniques culturales – paillage plastique et terre nue – laquelle conseillez-vous en priorité ?
On ne peut pas poser la question de façon aussi simple. Il n’y a pas une technique meilleure que l’autre. Chacune a ses avantages.
Le paillage plastique permet de limiter au maximum l’enherbement entre les plants. Par ailleurs, sur les terres sableuses, le paillage permet de maintenir les buttes. Le paillage permet aussi de limiter l’évapotranspiration et d’éviter le gaspillage d’eau lorsqu’on arrose par goutte-à-goutte.
La technique de la terre nue permet de son côté de mieux aérer le sol et d’obtenir un meilleur réchauffement de celui-ci.
Et y a-t-il des inconvénients à l’une et l’autre des techniques ?
Bien entendu. Pour le paillage, il faut prendre en compte le coût. Il faut mettre du paillage chaque année, et il coûte 800 à 900 euros par hectare. Sans compter le temps et le coût de la main d’œuvre pour le poser puis l’enlever. Et même si le paillage évite l’enherbement, il faut un désherbage chimique en rattrapage (cela coûte une centaine d’euros par hectare) et passer également de l’antigerminatif (environ 440€/ha). Au total, sans compter la main d’œuvre, cette technique coûte dans les 1500 à 2000€ par hectare.
Dans la technique de la terre nue, l’inconvénient est le risque plus fort d’enherbement entre les plants. Mais là, on peut recourir au désherbage mécanique ; ce qui n’est pas possible avec le paillage plastique.
La technique de la terre nue pour le désherbage en pépinière viticole coûterait donc moins cher ?
Cela peut revenir moins cher en effet. D’abord parce qu’on économise le prix du paillage. D’ailleurs, les gros producteurs ont tendance à abandonner le paillage depuis quelques temps. Au final, même en ayant recours au désherbage des vignes chimique et aux antigerminatifs, les coûts sont moindres. De l’ordre de 800 à 1000 euros par hectare.
Les pépiniéristes viticoles font-ils encore beaucoup usage des produits phytos ?
La tendance est clairement à la baisse. Pour plusieurs raisons : une diminution du nombre de produits autorisés, mais aussi la remise en question constante de la profession qui souhaite adapter ses pratiques aux attentes de la société.
Quelles évolutions les pépiniéristes viticoles sont-ils en train de suivre ?
Il y a encore une dizaine d’année, le paillage plastique était la technique prépondérante dans la profession. Aujourd’hui, en termes de surfaces, on constate qu’entre paillage plastique et terre nue, on est à moitié-moitié. Il n’est pas impossible qu’à terme on puisse se passer du paillage. Mais pour cela, il est vrai qu’il faudrait progresser en matière de robotique. Moi j’observe une très forte attente des producteurs quant à la conception de robots de désherbage spécifiques pour la pépinière viticole.
A mon avis, les évolutions techniques – les robots en particuliers – vont permettre d’améliorer le taux de réussite de production. Lorsqu’on sait qu’un plan de vigne est vendu 1,30 à 1,50€, que les pépiniéristes en plantent 220 à 250 000 par hectare et que le taux de réussite moyen est d’environ 50%, imaginez le gain financier pour une progression du taux de réussite de 10% seulement… L’achat du robot sera vite rentabilisé !
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